9 avril 2010

Le taz de l'épilation polonaise

Aujourd’hui on va parler de trucs de fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilles, donc messieurs, si vous pensez encore que votre compagne est une princesse qui ne fait pas caca, passez votre chemin.


Vous êtes encore là ?

Bon.

C’est votre choix.

Parce que votre princesse, elle est comme vous et moi, elle a du poil aux pates qu’elle essaye d’enlever uniquement dans le but de vous plaire, car NON, on ne va pas se faire arracher le globe pileux pour notre plaisir. On n’est pas maso (quoique). Non, on fait ça uniquement car vous n’êtes pas en phase avec notre nature profonde, et n’aimez pas trop que nous ressemblions à des porno stars des films allemand grande époque hyppie avec de la touffe en veux-tu en voilà.

Hors il se trouve que mon esthéticienne et moi on n’est pas vraiment koupine-koupine.

D’abord pour un raison évidente : elle me voit presque à poil et pleine de poils, dans une position très vulnérable donc, et elle elle en profite pour m’extorquer mioufmiouf euros contre une séance de torture barbare. On a vu mieux comme base à une relation saine.

Mais passons. Ca, à la limite, c'est son métier, elle sait le faire, elle le fait bien, et moi j'ai besoin d'elle rapport à ce que j'ai pas la pilosité d'un Chabal version exilé chez les papous depuis 6 mois mais presque. Le rêve !

Non, la vrai raison pour laquelle on n’est pas copine avec l'esthéticienne, c'est qu'elle n'a jamais, jamais, jamais, mais alors jamais de temps à me consacrer. Comment voulez-vous entretenir une relation épanouie dans ces conditions, je vous le demande ?

Non, mais ça aurait été comme ça depuis le début de notre histoire, à la limite, je ne dis pas ! Je me serais dit : ok, elle est du genre indépendante, elle a besoin d'air pour respirer et que je ne sois pas toujours sur son dos, et puis on peut faire des trucs chacune de notre côté, c'est pas pour ça qu'elle m'aimera moins.

Bref, je me serais faite une raison.

Mais non ! On a connu la vraie lune de miel ! Et lors de notre première fois, pour me vendre sa carte d'abonnement à la con, alors là, elle n'avait pas de roucoulade assez suave, ni d'attention trop marquée, pour me faire miroiter à quel point on allait être bien toute les deux, dans ce petit nid d'amour et de beauté qu'elle allait préparer pour moi, les 50% de réductions que j'allais obtenir à tout les coups, les happy-hours, les points de fidélité, le voyage au Bahamas, et en prime l'épluche légume qui fait également un très joli chapeau ... ah ah ah elle m'a bien niquée (signé Zangdar ! comprenne qui pourra !)!!!

Et donc me voilà avec ma carte et mon abonnement à mioufmiouf euros par mois, qui me fait bel et bien économiser tout plein di sioux, il faut être honnête... enfin, ceci dans le cas improbable où j'aurai l'extrême chance, voire l'extrême honneur, de pouvoir obtenir une heure du précieux temps de ma très très chère esthéticienne chérie que j'aime (au cas où elle me lirait !). Parce que évidemment, l'institut fonctionne sans rendez-vous, trop simple et tellement moins « conviviÂle »... tu parles !

Et donc, ça ne rate jamais, à chaque fois que je pousse la porte d'entrée, il y a 5 minettes les yeux bouffis, le teint cireux et la mine plutôt grise qui prennent la poussière à attendre leur tour... 1h30 d'attente... ben voyons, j'allais y penser. Je repasse ? Ben oui, on n’a qu'à faire ça !

Donc en général, ça se termine de la manière suivante : je me booke un jour de RTT (merci patron chéri), je m'équipe d'un truc bien lourd et bien épais, genre guerre et paix (merci Tolstoï), j'arrive à l'ouverture (merci mon réveil) et... j'attends que l'heure de la torture vienne (merci ma connerie) !

Sauf qu'aujourd'hui est un grand jour : aujourd'hui j’ai un plan machiavélique !!!

Car aujourd’hui mon boss est en vacances. J’ai donc un accès direct à la sortie de secours, sans passer par la case prison tout en touchant 20 000 francs.

Mon plan machiavélique est donc le suivant : à 11h pétante, prenant de cours toutes ces pécores qui tapent encore frénétiquement sur leur ordinateur sous l’œil bienveillant de leur gentil patron, je file ventre à terre hors de mon bureau, je choppe un sandwich à la volée, je cours jusqu'à l'institut, je prie pour qu'il n'y ait personne, et... et voilà ! C'est mon plan !

Et vous savez quoi ? Et bien ça a marché du feu de Dieu ! Enfin presque…

J'arrive donc vers 11h15, en train de ruminer la fin de mon jambon beurre (enfin plutôt de mon beurre jambon), et je trouve mon esthéticienne complètement exsangue, en train de tirer la langue parce qu'elle est toute seule à assurer la permanence depuis ce matin et que ça ne désemplit pas.

Heureusement Irina, jeune femme polonaise ayant eu visa et papier récemment, vient juste d’arriver pour prendre du service. Mon esthéticienne chérie me laisse donc entre les mains de l’ange blond Irina, qui est tout sourire et miel. Je me sens baignée dans un halot de douceur et de bienveillance inconnu, car mon esthéticienne chérie à moi, elle est plutôt hargneuse et frustrée (rapport à ce qu’elle épile des maillots à longueur de journée, ça peut se comprendre).

Je ne goûte pas mon bonheur donc, lorsque mon ange blond s’éclipse pour me laisser me déshabiller. J’ai été prise tout de suite et en plus je vais être traité comme une reine. Malheureusement de fut la dernière fois que je vis mon ange. Ce qui est entré ensuite dans la pièce n’était plus qu’une version barbare d’Irina.

Car Irina, jeune polonaise ayant eu visa et papier récemment, a une certaine idée du travail bien fait et de la sensibilité relative des peaux des jeunes françaises, pas vraiment en accord avec les 35 h et la zen attitude. Non, Irina a bien compris que rentabilité rimait avec efficacité et qu’on ne la payait pas à chouchouter ses clientes mais bien à leur ôter leurs appendices pileux. C’est donc un véritable petit taz qui s’est mis en action sous mes yeux affolés, badigeonnant, tirant, retournez-vous, clic sclac outch, à une vitesse folle, tant et si bien qu’en 20 min chrono, je me suis retrouvée dehors, rhabillée, délestée de mon argent, l’œil hagard, le cheveux en bataille, un peu rougeaude, mais sans un poil sur le caillou.

On me reparlera tiens, du plombier polonais !

La prochaine fois c'est décidé : je vais à l'institut avec une boite de Prozac ! A voir si c'est pour elle ou pour moi .

3 commentaires:

  1. Excellant ! Grand moment de lecture ! Merci !

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  2. moi je préfère les glaces aux poils mais c'est peut être bizarre?

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  3. tant que le poil n'est pas dans la main...

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