23 juillet 2010

Une bonne comédie de mœurs, humour british en prime : Tamara Drewe

Mardi dernier il nous est arrivé un truc de dingue au bulot et moi.

On est allé au cinéma !

Bah oui, quoi, en plein mois de juillet, avec un temps magnifique et après un hiver et un printemps tout pourri, c’est assez rare pour le noter. Surtout que je ne sais pas si vous avez déjà percuté, mais en général, l’été, c’est loin d’être la fête du slip de la programmation ciné. Un peu comme les magasines féminin en sommes : aucun neurone n’est disponible pour les lire, encore moins pour les écrire alors pourquoi s’embêter ? Ressortons les dossiers sexe et astrologie de l’année dernière, ainsi que les 356 conseils pour se tartiner de crème ou se poser du verni sur les ongles de pied, et allons profiter gaiement de notre maison de campagne à Deauville.

Et donc de la même manière, en général, les distributeurs mettent en pause les « bons films » qui sont sûrs de cartonner à la rentrée, et sortent de derrière les fagots la trilogie des marmottes qui parlent et veulent sauver la foret, le dernier Zumba le petit dragon noir différent-et-c’est-bien chez les vikings, ou les comédies sentimentalos-dramaticos depressives, en sélection officielle à Cannes et que personne ne va voir de toute façon quelle que soit la saison, car personne de comprend rien aux gros plans silencieux de 45 minutes sensés exprimer la fatalité morbide de l’existence ; ponctués par 30 s de hurlements intenses qui mettent en exergue le Big-Bang et la créativité nourricière (si vous êtes arrivé à la fin de cette phrase sans perdre de neurone et en croyant comprendre ce qu’elle veut dire, veuillez consulter pour votre propre bien).

Bref.

Une fois la carte d’abonnement ciné retrouvée dans un coin à prendre la poussière, on a choisi un film, un peu au pif, en se basant sur l’idée qu’une comédie de mœurs britannique c’est au pire navrant mais certainement pas ennuyeux, au mieux pas transcendant mais divertissant. Un film de juillet quoi.

Et nous avons choisi sans plus de réflexion que cela le dernier Stephen Frears, sans nous attendre à grand-chose.

Agréable surprise.

Où comment avec une histoire banale (une jeune fille, autrefois laide et méprisée de tous, revient dans son village natal complètement transformée, suscitant ainsi le déchainement de toutes les passions d’une bourgade pas aussi tranquille qu’elle n’en a l’air) et des personnages très stéréotypés (l’écrivain égocentrique, la femme mariée dévouée et bafouée, l’adolescente-peste en pleine rébellion, la rock star bad-boy immature plus bête que méchant, le petit gros looser devant l’éternel un peu balourd mais attachant, le beau gosse sensible, l’héroïne au narcissisme piétiné et avec donc un gros manque de confiance et une piètre estime d’elle-même ce qui l’amène à faire tous les mauvais choix possible) on arrive quand même avec une bonne réalisation, quelques touches d’humour bien vues et quelque chose à dire (ce qui est de plus en plus rare il faut bien le constater) à faire un film drôle et attachant, pas si creux qu’il ne le laisse envisager.

Les plus critiques diront (et ont dit) que le film manque de finesse, brasse des clichés et oscille maladroitement entre comédie sentimentale, burlesque et œuvre d’auteur un peu plus subtile, ce qui donne un flou général auquel certain n’adhèreront pas.

J’ai trouvé au contraire ce manque de conformisme assez rafraichissant. Le film se laisse regarder sans lourdeur et trace mine de rien, par petits à-coups, une critique plutôt mordante du milieu littéraire et de notre société où la réussite, sous toutes ses formes, est mise sur un piédestal. Quel qu’en soit le prix.

Les personnages, tout caricaturaux qu’ils soient, sont rendus très attachants par le réalisateur et cela sert à merveille le propos, puisqu’on finit par se reconnaître dans cette somme des petites lâchetés humaines, et finalement à s’auto-absoudre. Une vraie bouffée d’amour optimiste envers l’humanité.

Et puis surtout, voilà un bon petit film anglais dans tout les sens du terme

Evidemment, l’histoire pourrait se passer n’importe où dans le monde, mais j’avoue que le fait que l’action soit située dans un coin paumé d’Angleterre est, d’une part, toujours aussi jouissif (quoi de plus exaltant que de se moquer des Anglais, du trou du cul de leurs vaches et de leurs petits travers) et d’autre part, donne un côté assez Austenien (et bizarrement dense) au huit clos.

Et puis évidemment, l’humour british… on aime ou on n’aime pas, mais moi j’adore.



Enfin voilà, pour toutes ces raisons, voici un bon petit film à aller voir sans a priori pour passer un bon moment et plus si affinité.

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