14 novembre 2011

Le théâtre de la huchette

Ahhhhhhh! le théâtre de la Huchette... pour moi il est mythique, mais je ne suis pas certaine qu'il soit connu de tous, alors je me permets ces quelques lignes, en espérant vous donner l'envie de découvrir ce lieux chargé d'histoire.

Retour arrière, direction la France de l'après guerre, le début des années 50, temps incertain et ambigüe ou le monde tente de se réinventer. Les milieux intellectuels sont en effervescence après la longue somnolence imposées par la guerre, des idées neuves circulent et font scandales. A Paris, le quartier latin, historiquement précurseur en matière d'art et d'impertinence, voit fleurir de nombreuses petites salles (le Vieux Colombier, les Noctambules, le Quartier Latin, le théâtre Babylone) qui, avec les moyens du bord, tentent de diffuser les nouveaux auteurs. Parmi ces théâtre il y a celui de la Huchette, fondé en 1948 par un certain George Vitaly.

Le nom ne vous dit rien, à moi non plus à vrai dire. Peu importe, ce qu'il faut retenir c'est que le théâtre devient très vite le fer de lance de la création contemporaine, programmant en février 1957 un certain Ionesco et sa depuis fameuse Cantatrice Chauve accueillit plus que froidement par la critique à sa création en mai 1950 au théâtre des Noctambules. Un critique (pas très inspiré, il faut le dire) dira même: « Heureusement, nous n'entendrons plus jamais parler de M. Ionesco » après l'arrêt du spectacle au bout de 25 représentations.

Comme quoi, parfois, on gagne à se taire.

Le public n'était pas prêt, qu'importe. La pièce a ses défenseurs. Ils attendent leur heure et après une timide reprise de six mois dans les années 52-53, la Cantatrice Chauve est montée à la Huchette.

Elle ne disparaitra plus de l'affiche.

Soudain à la mode, la pièce attire les mondains, les snobs, tout autant que les connaisseurs et le petit théâtre de la Huchette ne désemplit plus. La critique, très versatile, est cette fois dithyrambique. Georges Lerminier écrit en 1957 en parlant de la pièce (qui date rappelons-le de 1950) dans Le Parisien Libéré: « Elle vieillit même très bien. »

En voilà un qui était inspiré.

La Cantatrice Chauve vieillit vraiment très bien puisqu'on a dépassé à ce jour les 19000 représentations et que la 20000ème est à l'horizon, faisant entrer la pièce au Guinness Book comme la pièce jouée le plus longtemps sans interruption dans un même théâtre.

Vous comprendrez donc le petit pincement que je ressens chaque fois que je passe devant ce théâtre et que je contemple les lettres immuables de la façade indiquant: 19h La Cantatrice Chauve; 20h La leçon.
Je ne suis jamais allé voir ces pièces. Une part de moi-même a très peur d'être déçue, une autre se dit « un jour, un jour ». Mais je ne suis pas pressée, j'attends mon heure. Les rêves ont ceci d'intrigant qu'ils sont parfois plus vivace inachevé que derrière nous.

Cependant, il m'a été donné d'assister à la troisième partie de soirée du théâtre (réservé aux créations, dans la veine des débuts du théâtre).

Je ne saurais que trop vivement vous recommander Un banc à l'ombre, une pièce de Sasha Pairon avec Sylviane Goudal et Dominique Scheer dans une mise en scène de Véronique Barrault qui se joue du lundi au vendredi à 21h et le samedi à 16h30, surtout que jusqu'au 18 novembre vous pouvez bénéficier du tarif Premiers aux premières qui vous donne droit à 50% de réduction sur le tarif habituel.

Je vous renvois à la chronique écrite à ce sujet par votre humble servante pour le Froggy's delight afin de vous faire votre propre avis sur la pièce et au site de la Huchette pour de plus amples informations sur le théâtre et sa programmation.


Rendez-vous peut être un de ces soirs au



Théâtre de la Huchette
23 rue de la Huchette
75005 Paris
Métro Saint Michel




























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