L'alcool ne résoud rien: mais il fait oublier le problème!

La vie est chère (ma brave Lucette), me disais-je à moi-même l’autre soir (car oui, je me parle souvent à moi-même, mais intérieurement, juste histoire de ne pas trop éveiller les soupçons des honnêtes gens qui pourraient en tirer de hâtives conclusions) tenant en main l’addition d’un bar où nous sirotions des cocktails entre amis.

C’est peut être présomptueux, me direz-vous (même si en vrai vous vous en fichez comme de votre premier(e) slip/culotte, mais c’est fort civile à vous de prétendre être intéressés) de s’envoyer des cocktails dans un bar à Paris, pendant que d’autre triment aux 3-8 pour sucer des carottes. Tu t’es cru dans sex & the city, Carrie ?

A 10€ le cocktail, j’avoue j’ai regardé à gauche puis à droite, histoire de voir si je ne voyais pas débarquer Mr Big d’un coin sombre, pour payer mon ardoise rubis sur l’ongle.

Etre une femme entretenue par un gros macho-salaud, mon rêve !

D’ailleurs, petite parenthèse, avez-vous jamais compris pourquoi cette imbécile de Carrie, s’entêtait à s’amouracher de ce crétin de Big, cet espèce de macho réfractaire à l’engagement qui sait qu’il plait et en abuse, appuyant toujours sur le bon bouton pour faire craquer notre héroïne, avant de lui briser (encore et encore) le cœur et traitant toutes les femmes avec un niveau émotionnel dépensant le sien (c'est-à-dire celui de l’huitre frigide) comme des harpies névrosées au bord de la dépression nerveuse ? Si vous voulez mon humble avis, Sex & the City a fait ironiquement beaucoup de mal à la cause de la femme moderne indépendante et forte sentimentalement, en abreuvant encore et encore, sous couvert de prise de pouvoir et de liberté sexuelle, ce foutu mythe du prince charmant.

Mais enfin, j’imagine que les scénaristes et producteurs ont donné aux spectatrices ce qu’elles voulaient voir : une femme à leur image, qui a besoin d’être malheureuse pour se sentir exister. Dommage.

Fin de la parenthèse.

Voilà la dure réalité de la vie, me disais-je donc, et nous ne sommes même pas à NY, non d'une poule diabétique!

Heureusement, il y a moyen de se faire plaisir, non seulement en dégustant mais aussi en apprenant à concocter soi-même des Cosmopolitans qui n’ont rien à envier à leurs petits frères de Manhattan… histoire de les refaire chez soi, entres amis à moindre coût !

Où ça ?

A l’atelier des chefs, qui se fend d’un partenariat avec une marque de jus de fruit pour proposer à moitié prix ses cours de cocktails, de 2h.

Et cerise sur le Cosmo : on vous apprendra en plus à réaliser des petites tapas qui s’accordent avec votre cocktail.

Evidemment je suis allé tester tout ça, accompagnée d’une fine équipe. Des gens comme il faut et qui répondent toujours présent quand on prononce les mots soirée, cocktails et tapas dans la même phrase. Des gens biens, quoi!

Au menu de notre soirée :
Cosmopolitan

Et ses

Palets de morue fraîche, comme un acras au piment d'Espelette

Planteur "Pot au Rhum"

et son

Tartare de daurade à la mangue et citron vert

Caraïb'Ginger

et ses

Briouate de boeuf aux épices, coriandre et citron confit


Le déroulement de la soirée :

On passe d’abord en cuisine où le chef nous explique les recettes et nous montre les diverses découpes à effectuer.

Puis nous sommes répartis sur des paillasses et c’est à nous de jouer. Instant toujours très ludique et parfois déroutant, où on se trouve couteau à la main, nez à nez avec une dorade coriace. Heureusement le chef est là pour rectifier les coups de couteau malencontreux et prodiguer moult conseils.

On apprendra donc à ôter la peau et les arêtes du filet et comment ne pas pleurer en découpant un oignon.

Je laisse le suspense entier sur ce point. Secret de chefs ! ;)

Ils ne sont pas beau mes petits triangles façon samossa ?

Une fois que tout est prêt, l’heure de la cuisson est venue.

Chacun passe derrière les fourneaux à tour de rôle, toujours sous l’œil vigilant du chef et s’essaye, avec plus ou moins de bonheur, au retournement des disques d’acras.

Puis on continue côté bar, où un charmant barman nous montre comment réaliser nos cocktails. Rien n’est laissé au hasard niveau quantité (moi quand je fais un cocktail c’est plutôt, une lichette de ceci, une louche de cela, sans me préoccuper des cl… ce qui explique peut être le côté aléatoire des résultats obtenus !)

Les bouteilles tournent parmi les élèves (qui respectent plus ou moins les doses… et là je ne vise personne…hum).

Ca check, ça check !

Puis vient la dégustation cocktail, accompagné de ses tapas.

Et là, oh miracle, le plat vient rehausser subtilement le cocktail (à moins que ce soit l’inverse) créant une harmonie de saveur entre boisson et nourriture, qu’on aurait plutôt tendance à attendre d’un accort met-vin mais pas d’un cocktail et de ses tapas.

Par exemple en remplaçant les zests de citron des acras par des zests d’orange, l’agrume vient rappeler avantageusement les notes de cointreau présentes dans le Cosmopolitan. Celui-ci est peu sucré et bien vodka-isé (contrairement à ce qui se pratique pour 10€ dans les bar lAoundgeuh) et fait bien ressortir l'acidulé du cramberry. Pour l'acras, je le referai en rajoutant du piment car j'ai trouvé que ce n'était pas assez relevé.

Le tartare de dorade est une merveille de subtilité et de saveur, même si le punch préparé en accompagnement est plus que quelconque.


Heureusement à ce stade le troisième cocktail est sans alcool (hip!). Il est d'ailleurs, à mon avis le meilleur de la soirée. Quelle découverte cette alliance de gingembre, tabasco et fruits de la passion!!!


Au final:


3 recettes originales, simples et bonnes. 3 cocktails bien dosés et équilibrés en accord avec les mets. Trucs et astuces de chefs pour reproduire tout cela chez soi et épater belle maman. Bonne humeur et rigolade.
On avait peur de repartir affamés, mais le tout nous a en fait calé. Je ne viendrai pas à ce cours avec le ventre vide du matin ceci dit.


Une bonne soirée en sommes, pour 36€ seulement, que l'on se promet de réinvestir très vite en snobant les bars branchouilles parisien pour des soirées cocktails maison.

Mes gentils accompagnateurs et moi-même sommes repartis dignement (si si), avec de grands sourires (niais?) aux lèvres.


Et rien que d'y repenser, je leur dit encore une fois merci pour cette bonne soirée! :)