22 novembre 2011

Le pudding du chômeur: arrêt maladie et divagations en tout genre

Ya des périodes comme ça. Novembre, les feuilles tombent et je suis en arrêt maladie.

Ne cherchez pas, le trou de la sécu:

c'est moi!
J'ai mal à la France docteur que je lui ai dit.

Où?

Là, à gauche, à droite, au centre. Je ne trouve plus une seule position confortable.

Un petit remède bio, peut-être?

Non merci, j'aime pas les placébos, ça fait longtemps que je ne soigne plus ma bonne conscience. C'est peut être de voir l'Espagne, si chère à mon cœur, qui s'enfonce dans une crise noire et fait, à mon sens, les mauvais choix.

Prophétique?

La fin du monde est-elle vraiment pour 2012? La France en est-elle vraiment à espérer se soigner en d'un simple bol d'air Marine?

En est-on vraiment là?

Alors, en attendant des jours meilleurs, je regarde les feuilles de novembre tomber en goûtant les derniers jours d'un système qui fait qu'on a le droit d'être « pauvre » et malade. Ce système qui nous coûte si cher mais qui permet à ceux qui n'ont pas grand chose d'avoir un petit peu plus que rien.
Je suis consciente qu'il y a des abus. Je suis consciente que ces abus, la société toute entière les assume. Je suis consciente que nous avons une dette à payer et que l'argent il faut bien le prendre quelque part. Mais pourquoi là? Pourquoi dans le milieu hospitalier, la recherche, l'éducation?

Je m'assoupis.

Et je fais un rêve.
Un drôle de rêve où des gens s'auto-médicamentent parce qu'ils ne peuvent plus aller voir un médecin, celui-ci étant devenu trop cher, calquant ses honoraires sur les taux de remboursements des mutuelles que seuls quelques entreprises peuvent offrir à leurs salariés. Médicaments vendus par des groupes pharmaceutiques qui fixent le prix qu'ils veulent puisqu'ils détiennent le monopole du marché, ayant seuls investis dans des programmes de recherche trop coûteux pour l'Etat qui a abandonné l'idée et le droit à une quelconque régulation. Des gens qui s'endettent pour financer l'opération de l'appendicite de leur petit dernier. Des banquiers qui se félicitent de pouvoir prêter à des taux si extraordinairement élevé à des gens acculés. Et un monde à deux vitesses: celui de ceux qui peuvent se le permettre et celui des autres. Nous ne coûtons plus rien à personne d'autre qu'à nous même. Ceux qui ont de l'argent investissent et récoltent comme il se doit le fruit de leur capital. Tant pis pour ceux qui n'avaient rien à la base. De toute façon c'est bien connu, si ces gens là n'ont rien c'est qu'ils le veulent bien. Ce sont des fainéants qui refusent de se lever tôt pour travailler le matin. Quand on veut on peut! Non? Alors pourquoi s'endetter pour ces gens là...

Je me réveille.

Lasse.

Il y a une odeur d'air vicié qui flotte autours de moi. Un regain d'égoïsme généralisé. Un système qui s'essouffle mais qu'on a peur de remettre à plat, de repenser. Pas le temps, pas l'envie, pas les moyens.

Alors on fait quoi? Hein, on fait quoi ma bonne dame?


On fait un gâteau!!!


Un pudding du chômeur.


On ne sait jamais, c'est une recette qui peut être utile par les temps qui court!


Vous l'aurez compris, c'est un dessert qui se fait avec rien, voire moins que rien et qui procure un plaisir régressif inversement proportionnel au temps passé à la préparer ainsi qu'à la complexité des ingrédients utilisés. Évidemment j'ai tiré et adapté la recette de mon livre du moment: Julie Andrieu cuisine le monde chez vous, rubrique Canada. Si la gastronomie canadienne m'est complètement inconnue (exception faite de la poutine qu'on ne PEUT PAS considérer comme quoi que ce soit de gastronomique, et d'un délicieux poulet au sirop d'érable dont je garde un souvenir ému) cette recette ne m'a pas vraiment donné envie d'en découvrir plus mais m'a fortement réconfortée. Vu la rapidité avec laquelle le bulot lui a fait un sort, je considère ce surprenant dessert comme une réussite bien inattendue, véritable ode aux fins de mois difficile et aux cuisiniers paresseux (ainsi qu'aux travailleurs pressés!)



Recette du pudding du chômeur

Pour 6 personnes

350 g de farine
1 sachet de levure chimique
200 g de sucre (j'ai utilisé de la vergeoise, vive le ch'nord!)
50 g de beurre mou
250 ml de lait
miel dilué dans un peu d'eau (ou mélange eau-cassonade-beurre fondu : 250 ml-400g-60g d'après le livre, mais j'ai utilisé du miel dilué)

Préchauffer le four à 180°C.

Mélanger tout les ingrédients. La pâte doit être épaisse, donc au besoin, réduire la quantité de lait ou rajouter de la farine si vous trouvez le mélange trop liquide. Verser la préparation dans un plat à gratin sans étaler. Arroser de miel dilué dans un peu d'eau afin qu'il ne soit pas trop sirupeux mais pas trop liquide non plus (ou de sirop d'érable, mais puisqu'on est en mode budget...).

Enfourner à four chaud pendant 40 min.



Et c'est tout!



Le résultat est vraiment inattendu: croustillant à l'extérieur (je n'avais pas trop forcé sur l'arrosage au miel qui du coup s'est caramélisé pour former une sorte de croute) et fondant à l'intérieur.
Çà se déguste à la cuillère (impossible à servir en tranche, ça s'émiette comme d'un rien, donc à éviter à la table de Nadine du Balais-dans-les-miches) et chaud!!! J'insiste sur chaud. Froid s'est encore bon, mais chaud... hum...!! La vergeoise donne un goût délicieux et fait à mon sens toute la réussite de la recette.


Louis s'est (encore) régalé!
 

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