7 septembre 2010

Be bad

Chic/Oh non un teen moovie !

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas ce type de film, autant le savoir, Be bad est loin d’être un classique du genre.

Au passage je tiens à souligner que le titre anglais du livre dont a été tiré le film, et sous lequel il est sorti à l’international est Youth in Revolt. Pourquoi, bon sang, et encore une fois si j’ose dire, a-t-on choisi en France un titre en anglais différent de l’original ? Qu’est-ce que cela apporte ? Quitte à vouloir changer le titre pour le rendre plus accessible au public français pourquoi choisir un titre en anglais ? On a sans doute jugé que des mots anglais de plus de 3 lettres étaient trop compliqués pour la cible marketing. Franchement, c’est vraiment dommage.

Fin de la parenthèse.

Je disais donc, que le dernier film de Miguel Arteta, avec en tête d’affiche Michael Cera (découvert pour ma part dans Juno puis dans une nuit à New York) fait parti de ces petits ovnis inclassables qui naviguent entre les genres. Ne vous fiez pas à l’affiche qui est une catastrophe.

L’histoire :

Nick Twisp est un looser. Il vit une vie sans envergure dans une petite ville des Etats-Unis, entre sa mère, vieille cougar manucurée, et son beau-père au chômage qui multiplie les petites combines miteuses. A 17 ans il est toujours puceau et n’intéresse absolument pas la gent féminine. Alors quand Sheeni, la belle voisine du camping où il passe ses vacances commence à flirter avec lui, l’aubaine est trop belle. Oui mais la jeune fille vit à des centaines de kilomètres de lui. Qu’à cela ne tienne, il a un plan. Mais pour cela il va falloir qu’il devienne un très, mais alors très mauvais garçon.

Même si tous les éléments d’un teen moovie classiques sont présents (le héros looser en quête de son dépucelage, le meilleur ami désespéré encore plus looser et puceau que lui, la fille de ses rêves inaccessible, le beau gosse de service à qui il faut piquer la donzelle, les parents à la ramasse, la sexualité omniprésente, le comique de situation un peu potache etc.) le film regorge de petites trouvailles et de pépites créatives qui le classe à part, entre le film indépendant, la farce un peu grasse qui heureusement ne tombe pas dans le vulgaire ni le niaiseux et le parcours initiatique tendre.

D’abord il y a ce double, cet alter égo capable de tout, que le héros s’invente comme une sorte d’anti thèse de lui-même et qui va le pousser à sortir le bad boy qui sommeille en lui. D’habitude, ce sont les amis, le grand frère, enfin toujours une influence extérieur qui sauve le héros de son pucelage en prodiguant moult conseils (plus ou moins désastreux). L’intervention de cet alter égo est très maligne. Cela donne visuellement quelque chose d’assez drôle puisque qu’il est également joué par Michael Cera, qui, même habillé en petit con prétentieux (ici c’est l’image du petit bourgeois français, avec sa fine moustache et sa cigarette qui est choisie) reste avec sa bonne tête de premier de la classe à qui on a envie de tout pardonner d’emblée. Cela permet également au réalisateur de garder une distance entre les actes de révoltes du vilain alter égo et l’affolement naïf du héros qui ne peut s’empêcher, en bon garçon de se culpabiliser des frasques de son double. Il garde ainsi le spectateur dans sa poche.

L’univers graphique (pâte à modeler, dessin présents de ci de là...) développé par Miguel Arteta est intéressant et nous plonge au cœur de l’intimité tendre et décalée du héros, qu’on ressent alors comme étant à part, différent et pourtant intéressant, même si il ne le sait pas encore.

L’histoire n’est certes pas très crédible, tant les situations, plus désastreuses les unes que les autres s’enchainent, mais le rythme est enlevé et agréable. La narration est pleine de détails et d’inventivités et si on passe ce côté « incroyable » (non mais déjà qui s’inventerait un double de toute façon) et qu’on se laisse embarquer dans le délire, on profite simplement du comique de situation qui donne lieu à des scènes très drôles.

Le film traite (à la différence des american pie et compagnie) la sexualité de manière très libre, mais aussi dédramatisée et surtout dé-vulgarisée ce qui est très rafraichissant. C’est agréable de sortir d’un certain puritanisme qui ne trouve normalement son exutoire que dans le pipi-caca-sperme un peu primaire.

Il se dégage au final du film une sorte de charme tendre et décalé qui vient principalement de l’interprétation impeccable de Michael Cera et de son univers intérieur habilement mis en image par le réalisateur. On notera quand même le charme de la jeune Portia Doubleday, adorable girl next door.

On notera également le retour en grâce de la French Touch à Hollywood (grâce à nos starlettes en vogues outre Atlantique ? Marion Cotillard ? Clémence Poesy ?) avec tout au long du film de larges références au cinéma et à la chanson française et à ses vedettes (Bardot, Belmondo, Gainsbourg) et un éloge à la limite du cliché de la culture et du charme français.

Un film à ne pas bouder, que vous soyez amateur ou non du genre, et qui vous ferra passer un bon moment.

1 commentaire:

  1. Ca a l'air trash dans la bande d'annonce, donc je vais le voir héhé :D

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