3 mars 2010

Vous reprendrez bien un peu de sirop sur vos guimauves ?



Il y a des films qui vous étonnent. En bien ou en mal, notez, d’ailleurs. Ce genre de film où vous rentrez dans la salle avec une petite idée en tête de ce que vous allez voir (ou à l’inverse aucune idée du tout, ça marche aussi). Et bam, la claque. Raté. Ca vous emporte ailleurs, vous bouleverse, vous ennuie à mourir, vous donne envie de vous enfoncer un tournevis dans l’œil jusqu’à atteindre votre omoplate (bonjour pour trouver le tournevis qui va bien d’ailleurs) et à tourner jusqu’à ce que mort s’en suive plutôt que de continuer à regarder une telle daube ; enfin ce qui est sûr c’est que c’est bien différent de ce que vous pensiez. Une surprise, bonne au mauvaise, n’est jamais tout à fait neutre en soit, et à défaut d’être ce qu’on appelle un bon film (mais qu’est-ce qu’un bon film, je vous le demande ?) voilà au moins un film qui vous marquera.



Ici, on ne parle pas du tout de ce genre de film.
Ah oui, parce que, au fait, il faut que je vous dise, on parle de film quand même. Non, parce qu’il ne faut pas croire, je sais parler d’autre chose que de nouriturre… quoique…

Mais de quel film parle-t-on me direz-vous ? (merci cher lecteur qui suit ou fait semblant pour me faire plaisir)



Valentine’s day, œuf corse!

Sans commentaire !

Notez que lorsqu’on va voir un film qui parle de saint valentin avec Julia Robert, Jennifer Garner, Anne Hathaway et Jessica Biel (entre autre), ce qui est sûr c’est qu’on ne s’attend pas à tomber sur une horde de zombies sanguinaires en train de tataner des aliens dans un monde où des robots destructeurs ont pris le pouvoir.

Non.

On pense évidemment violons, guimauve et bons sentiments.
Alors bon, on peut difficilement prétendre qu’on s’est laissé prendre au dépourvu. A la limite qu’on s’est laissé entrainer contre son grès par une âme peu charitable… sauf qu’en général l’âme charitable à bon dos, car il s’agit souvent de ces prétendus bons samaritains qui sont en fait les premiers déçus en cas de séance complète (je ne vise personne mais presque ! :P)

Enfin bref, aucune surprise donc, on n’est pas déçu : c’est mielleux, un peu collant aux dents, douçâtrement écœurant, globalement réjouissant.

Hollywood nous a (encore) pondu, un bon film dont eux seuls ont le secret (les français se cantonnant raisonnablement à ce qu’ils savent rater de mieux, soit disséquer indéfiniment le problème du trentenaire qui n’ose pas s’engager mais aime coucher, voire du quarantenaire, voire du cinquantenaire, et de la famille de banlieue (c’est mieux mais pas obligatoire) recomposée, monoparentale, en mal d’autorité et d’éducation).

Prenez un gros casting bien alléchant, vous assurant une médiatisation bien au-delà de ce que les qualités du film ne l’imposent. Mettez 4 scénaristes (nombre à titre purement indicatif) payés à la ligne dans une salle attachez les à leur chaise devant Love actually diffusé en boucle pendant 48h puis demandez-leurs (en leur interdisant de dormir jusqu’à ce qu’ils aient tous fini) de pondre des histoires d’amour, les plus représentatives possible de ce qu’ils pensent que les masses (vous, moi) se font de l’amour(et donc avec le plus de clichés possible) pour former une vague histoire (si possible cohérente mais ce n’est en rien un critère obligatoire), fil conducteur du film. Saupoudrez de quelques trucs de cul, scènes de nudité et/ou situations embarrassantes (le cul fait encore et toujours vendre, ne jamais oublier ça si vous voulez devenir scénariste à Hollywood : montrer des fesses peut toujours, toujours, toujours vous sortir de n’importe quelle impasse scénaristique !). Ajoutez de la tendresse, des retrouvailles, des faux rebondissement-qu’à-la-fin-on-sait-que-ça-va-s’arranger-mais-qu’on-a-le-cœur-qui-se-sert-quand-même et surtout, n’oubliez pas les minorités visibles (latinos, noires ou homosexuel(le)s, parce que bon, ce sont des spectateurs quand même –putain de pays libre !) et surtout, pensez à inclure une scène dans un aéroport, avec un avion qui décolle alors qu’un gars a un truc à dire à la fille-qu’elle-prend-l’avion-la-crétine-alors-qu’elle-doit-absolument-entendre-ce-que-lui-a-à-lui-dire-avant-bon-sang, et… Tannan !

Vous avez votre prochain film qu’il va faire des sous ! Félicitation.

Bon… à ce stade il faut quand même que je vous dise que j’exagère un tout petit peu et me doit, par honnêteté intellectuelle, d’avouer que j’ai plutôt passé un bon moment devant ce film. J’ai souri, ri, ai laché de gros « Ohhhhhhhhh ! » et « Ahhhhhhhh ! » en cœur avec la salle, ai trouvé certaines scènes carrément jubilatoires (ahhhhhhh la piñata en forme de cœur !!! ceux qui l’ont vu me comprendront), et suis ressorti avec un gros sourire au lèvre, la tête légère.

Et au final, que demander de plus à un film, surtout ce film-qu’on-ne-nous-a-pas-pris-au-dépourvu-ni-en traitre-on-savait-très-bien-à-quoi-s’attendre, hein ?

Oui, car au final on en ressort avec une sensation agréablement familière. Un peu comme après un après midi d’hiver à la fête foraine, où repu de manèges, chichi, chouchou, beignets, et barbe à papa, on a un peu mal au cœur, mais on se dit qu’on a passé un bon moment… même si on ne nous y reprendra pas avant longtemps, vu l’indigestion.


Et vous savez quoi ? On finit quand même toujours par retourner à la fête foraine ! ;)



PS : Je tiens encore une fois à préciser qu’aucun bulot n’a été maltraité ou trainé de force au cinéma pour la rédaction de ce billet. Toute allusion excessive et répétée à la nourriture ne serait que le reflet d’une obsession avérée de l’auteur pour celle-ci!!


A bon entendeur…

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